RÉPONSE D'UNE COMMUNAUTÉE DE NÉMATODES LIBRES MARINS À UNE CONTAMINATION PAR UN MÉTAL LOURD (LE COBALT) : ÉTUDE MICROCOSMIQUE

摘要

Une étude microcosmique a été entreprise pour examiner l'influence d'un métal lourd (le cobalt) sur une communauté de nématodes libres provenant de la lagune de Ghar El Melh (Tunisie). Trois doses en cobalt [faible : 850 ppm, microcosme Co(L), moyenne : 1350 ppm, microcosme Co(M) et forte : 1750 ppm, microcosme Co(H)], ont été testées pour évaluer les effets de ce métal après 30 jours d'exposition. Nos expériences ont révélé des modifications graduelles au sein de la communauté nématologique, étroitement dépendantes de la quantité de cobalt administrée. Les résultats des analyses statistiques univariées ont montré des différences significatives entre le microcosme témoin et les contaminés pour la plupart des indices considérés. Ainsi, le nombre d'espèces (S), la richesse spécifique (d) et l'équitabilité (J') ont été réduits significativement parallèlement à l'enrichissement en cobalt alors que la diversité n'a été affectée que par la forte dose en ce métal lourd. En ce qui concerne l'abondance nématologique totale (I), sa réduction, par rapport au témoin, a été significative dans les microcosmes Co(L) et Co(M) et non significative dans Co(H). Les analyses statistiques multivariées relatives aux abondances des espèces nématologiques ont mis en évidence une spécificité de la réponse des nématodes libres. Ainsi, Neochromadora trichophora, Oncholaimellus mediterraneus, Oncholaimus campylocercoides et Hypodontolaimus colesi, des espèces affectées à toutes les doses de cobalt testées mais jamais totalement éliminées, peuvent être considérées comme « cobalt-sensitives ». Spirinia sp. d'une part et Viscosia franzii et Promonhystera sp. d'autre part, semblent être des espèces « opportunistes », leurs dominances augmentant à la faible et à la moyenne doses en cobalt testées. Par contre, Matylynnia stekhoveni dont les dominances s'accroissent parallèlement à l'enrichissement sédimentaire en cobalt paraît être une forme « cobalt-résistante ».