Il s'agit dans cet article d'explorer l'articulation de deux domaines de la sociologie que sont la sociologie urbaine et la sociologie des relations interethniques à la lumièredes travaux qui, dans les années 1990, portèrent principalement sur les bien mal nommées “banlieues” devenues peu après les fameux "quartiers". Il s'agit, à travers cette relecture, de cerner les obstacles idéologiques qui, aujourd'hui, nous empêchentd'envisager sociologiquement le devenir des migrants établis en France depuis quelques décennies, de comprendre les constructions sociales auxquelles ces familles et leurs enfants participent ou qu'elles transforment. Nous envisagerons une première hypothèse selon laquelle, malgré la nouveauté annoncée de la question urbaine, les problématiques qui inspirent aujourd'hui certaines études mais surtout les politiques de la ville et l'intervention sociale restent imprégnées d'une ancienne idéologie urbaine, à peine renouvelée, puisqu'on y retrouve des croyances et des impasses déjà repérées au début des années 1970. D'autre part, il semble que cette idéologie urbaine s'articule avec une approche figée et une perspective socio-politique(plus que sociologique) de l'intégration des individus et des groupes que l'on désigne en France comme “immigrés” et “issus de l'immigration”.
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