La crainte d'une exploitation des ministères ecclésiaux en vue des profits personnels et sa conséquence : l'idéal des ordinations imposées dans l'Église ancienne (Ie - IVe siècles)

摘要

Lorsqu'il s'agit du choix de leurs ministres, les communautés chrétiennes du quatrième siècle ont recours à un idéal politique de l'antiquité païenne recommandant de choisir pour le gouvernement ceux qui refusent cette tâche, mais sont pourtant réclamés par le peuple. L'acceptation de cet idéal est déterminée par une attitude de suspicion et d'incertitude par rapport aux intentions des candidats au ministère. Cette attitude n'est pas née au quatrième siècle. Si on essaie d'en retracer l'histoire, on s'aperçoit que les Chrétiens des deux premiers siècles furent déjà préoccupés par le danger d'être trompés par de faux Apôtres ou Prophètes, qui ne cherchaient que de l'argent ou des avantages matériels, ou de confier à des hérétiques des ministères importants. Mais, à cette époque, on ne trouve pas encore une critique systématique de l'acceptation de candidats qui avouent leur désir d'un ministère. La situation change dans la première moitié du troisième siècle avec l'accroissement du nombre de clercs n'ayant pas de profession parallèle. Plusieurs facteurs déterminent l'évolution au quatrième siècle : 1. Suite à la législation de Constantin sur les munera civilia, certains décurions recherchent le presbytérat ou le diaconat uniquement pour échapper à leurs charges. 2. Les interventions impériales dans les controverses théologiques font planer sur certains clercs l'accusation de chercher à s'appuyer sur le pouvoir civil pour obtenir tel ou tel ministère. 3. Certaines tendances monastiques réprouvent l'engagement du moine dans le clergé.