Exploration de la notion d'intervalle comme sujet dans l'image vidéo et comme dispositif de captation vidéographique

摘要

Entre le dessin et la vidéo, entre les figures de pâte à modeler ou de bulles de savon des dessins animés pour enfants et les formes des organes internes ou sexuels du corps, entre le mouvement et la transformation, entre la figuration et l'abstraction. L'intervalle agit dans mon travail artistique à titre d'élément actif. Mes images explorent ces entre-deux qui les traversent. Elles les étirent. Tous ces semi états, dans leurs superpositions et dans leurs accumulations, en viennent à constituer d'autres formes, d'autres rapports, pleins de multiples et de nouveaux interstices. Que reste-t-il réellement de l'image vidéographique à travers le dessin qui l'interprète, qui la traverse? Est-il vraiment besoin d'identifier une appartenance de ces formes – spirales, bulbes ou flaques – davantage à un espace qu'à l'autre? Et si leur appartenance résidait là, justement, dans cette forme qui hésite à choisir, qui se dispute intérieurement? Je dessine, quinze, trente, cent dessins. Je pense à cette matière que je sais molle. Puis elle se tord, se verse et se crispe. Ses formes, confortables et rassurantes, sont aussi étranges. Ses lignes simples sont imprévisibles, impulsives. D'une papillote, elle devient mollusque, elle se souffle et change, apparaît puis disparaît constamment, dans l'effort d'une transformation qui ne se termine pas, comme un accouchement sans fin. Toujours faire naître une autre forme, un autre état, en filigrane avec ses multiples alter ego conservés en réserve, cachés on ne sait où, jamais loin derrière, comme prêts à resurgir. Comme un nœud de formes qui se disputent le même corps.