La gouvernance partenariale un facteur déterminant du développement des collectivités rurales : une étude des modèles de gouvernance locale observés dans deux communautés en croissance et dans deux communautés en dévitalisation au Québec et dans le Canada atlantique

摘要

Processus simple et complexe à la fois, comprendre constitue le fondement de touteudrecherche scientifique. En particulier, rendre intelligible le fonctionnement de laudgouvernance, ainsi que la responsabilité des acteurs ruraux envers leur propreuddéveloppement, telle est la raison d'être de cette thèse. Plus spécifiquement, est-ce queudles normes, les règles, les lois, les règlements, les processus, les mécanismes décisionnelsudse trouveraient responsables du niveau de développement socio-économique d'uneudcollectivité?udPlusieurs recherches effectuées ces dernières années ont mis à jour un ensemble desudproblématiques qu'expérimentent les milieux ruraux: dévitalisation, migration négative,udetc. Celles d'un groupe de chercheurs de la Fondation canadienne pour la revitalisationudrurale (FCRR) ayant lancé l'initiative de recherche NRE2 (New Rural Economy Phaseuddeux) ont analysé principalement les dynamiques internes de gouvernance pour établir deudnouvelles pistes de solutions dans le but de soutenir les collectivités qui vivent de grandesuddifficultés. Ces travaux ont aussi démontré que des collectivités réussissent à prospérerudmalgré le contexte de globalisation des marchés, et ce, en raison d'une gouvernanceudlocale efficiente.udDans le but d'approfondir ces connaissances scientifiques acquises sur l'incidence de cetteudgouvernance locale sur le niveau de développement socio-économique de cesudcollectivités rurales, notre objectif était de déterminer quels étaient les mécanismes et lesudmodèles génériques, mais également certains facteurs clés de succès ou de risque ainsiudque les principaux acteurs associés à la gouvernance dans les deux collectivitésuddynamiques et les deux en difficultés sélectionnées pour réaliser notre recherche.udPour ce faire, nous avons opté pour une méthodologie qualitative utilisant l'entrevueudsemi-dirigée et l'analyse de contenu des représentations des acteurs locaux desuddynamiques locales de gouvernance. Les deux analyses de cas de communautésuddynamiques font apparaître de multiples similitudes dans les dynamiques sociales localesudet leur processus de gouvernance locale. En effet, les acteurs locaux ont mis en placeudcollectivement des mécanismes, des processus et des dispositifs de gouvernance inédits,udinnovateurs, démocratiques, transparents, faisant place à l'ouverture et au dialogue,udcapacités nécessaires pour de la concertation et du partenariat. En résumé, nous sommesuden présence d'une gouvernance partenariale équi librée où règne un partage de pouvoirsudentre les membres de la société civile, ceux du secteur privé et ceux du secteur public,udproduisant des résultats socio-économiques bénéfiques sur le plan collectif.udA contrario, comme nous l'avons observé dans les deux communautés en difficultéudétudiées ici, lorsque le conseil municipal est monopolisé par de petits groupes locaux quiudfavorisent des intérêts personnels et non collectifs, la collaboration disparaît et laudcoopération et les partenariats laissent place aux conflits internes qui se gravent dans laudmémoire commune pour des années à venir. L'effet inhibiteur d'une société civileudfragmentée en clans, qui ne semble pas prendre ses responsabilités concernant sesudmembres élus, a des conséquences sociales et économiques majeures dans cesudcollectivités.udEn somme, nos conclusions illustrent jusqu'à quel point la gouvernance des politiciensudmunicipaux doit être considérée comme centrale pour le développement de touteudcollectivité rurale, surtout dans les sociétés démocratiques occidentales.udNotre analyse aura permis à la fois d'établir le portrait de deux types de gouvernance: laudgouvernance partenariale équilibrée et la gouvernance monopolisée, avec toutes lesudconséquences associées à chacune d'entre elles. Elle aura aussi permis de définir deudnouvelles perspectives de recherche sur cette notion, particulièrement dans le cas desudcollectivités rurales en difficulté. En effet, les questions qu'elle soulève concernent sauddimension politique à l'échelle locale mais aussi supralocale (la Municipalité régionaleudde comté [MRC] en ce qui concerne le Québec), la dimension éducative des acteurs enudposition de pouvoir, la méconnaissance des citoyens au sujet de l'importance du conseiludmunicipal et, finalement , le rôle déterminant des règles tacites de structuration de laudgouvernance.udPlusieurs acteurs ont participé à la réalisation de cette recherche. Sans leur implication,udleur temps et leur patience, nous n'aurions pas été en mesure de la réaliser. Les remercierudest la moindre des choses, car leurs enseignements auront permis l'avancement desudconnaissances scientifiques, ainsi que la constitution de suggestions concrètes pour lesudcollectivités qui sont aux prises avec des gouvernances monopolisées par des factionsudlocales.udÀ titre de conclusion, nous pouvons affirmer qu'il existerait effectivement un lien entre laudgouvernance, c'est-à-dire celle qui inclut la participation des trois types d'acteurs d'uneudcommunauté, soit la société civile, le secteur privé et le secteur public représenté par leudconseil municipal et l'état socio-économique dans les collectivités que nous avonsudétudiées, sans toutefois être en mesure de généraliser nos résultats à un ensemble plusudgrand de collectivités.udDe plus, la trajectoire de développement des communautés situées en milieu rural ne peutudêtre considérée comme statique ou figée dans le temps; elle peut évoluer. En somme,udcette trajectoire peut s'inverser à condition que les membres de la société civileudétablissent collectivement des règles et des normes précises que les élus devraientudrespecter pour le bien de tous. Enfin, les leaders silencieux devraient prendre leursudresponsabilités en exerçant une gouvernance partenariale, inclusive, transparente,uddémocratique et équilibrée entre tous les acteurs locaux. Dès que ceux-ci reprendront leudcontrôle de leurs institutions, ces communautés pourront mettre en oeuvre une véritableudmobilisation des capacités collectives pour le bien-être de l'ensemble.