Jusqu'à un passé récent, l'objectif principal des services d'eau était de produire une eau conforme aux exigences de qualité, à la sortie des installations de production. Depuis quelques années, l'ensemble des acteurs du domaine de l'eau ont été sensibilisés à l'importance de l'évolution de la qualité de l'eau durant son transport dans les réseaux. En fixant notamment un objectif à terme de 10 μg/l de plomb dans l'eau fournie aux robinets des usagers, l'OMS a pris en compte l'effet du contact de l'eau avec le réseau de distribution et notamment avec les matériaux qui les constituent. La nouvelle directive européenne qui va se substituer à la directive 80/778 encore en vigueur reprend les orientations données par l'OMS et, outre le cas du plomb pour lequel elle impose des délais précis, fixe des valeurs paramétriques pour d'autres micropolluants qui sont principalement issus des matériaux des ouvrages de transport ou de stockage de l'eau potable. En effet, une des causes principales de dégradation de la qualité de l'eau durant son transport réside dans les interactions entre l'eau et les matériaux des ouvrages qui entraicirc;nent l'émission de micropolluants dans l'eau. Il est toutefois possible de réduire ces interactions et par là même leur incidence sur la qualité de l'eau en respectant certaines règles de conception et de réalisation des réseaux, en agissant sur les caractéristiques des eaux transportées ou en sélectionnant les matériaux les plus inertes par des essais de laboratoire permettant d'évaluer la nature et la concentration des micropolluants éventuellement émis. Ainsi l'Union européenne a mandaté le Comité européen de normalisation (CEN) pour la préparation de normes d'essais des matériaux devant entrer en contact avec l'eau potable.
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