Inventer le grand magasin de demain! Cette injonction formulée il y a six ans par Nicolas Houzé, le dirigeant de la branche grands magasins des Galeries Lafayette, n'a jamais été aussi vraie. Elle pourrait tout aussi bien sortir de la bouche de Jean-Marc Bellaiche, le président du groupe Printemps. Sa stratégie de relance repose précisément sur l'Adn d'in- venteur, d'innovateur et de capteur de l'air du temps du grand magasin dont il a pris les rênes en octobre dernier. Sauf que, neuf mois après l'échéance fixée, le modèle que Nicolas Houzé avait tracé dans son plan ?Ambition 2020? ne ressemble pas vraiment à ce qui se profile aujourd'hui. La crise sanitaire a rebattu les cartes. Des trois piliers annoncés, l'om-nicanalité demeure, et elle est même renforcée. Le chiffre d'affaires du site marchand est passé de 2% avant la crise à 25%. ?Nous avons fait en quatre mois ce que nous n'avions pas fait pendant dix ans?, souligne Alexandre Liot, le dirigeant des Galeries Lafayette Haussmann. Mais l'extension à l'étranger, le deuxième pilier, a été ralentie, voire stoppée, comme c'est le cas du projet du Printemps à Milan. Le gros point noir en France reste le manque de clientèle internationale, laquelle correspond au troisième pilier. Privées de cette manne touristique, qui génère ?jusqu'à 60%? de leur activité, fermées pendant plus de 200 jours ces dix-huit derniers mois et subissant couvre-feux, puis passe sanitaire, les Galeries Lafayette Haussmann ont vu leur chiffre d'affaires fondre de moitié l'an dernier. Les autres grands magasins de la capitale et des grandes métropoles ont aussi souffert. Même si fean-Marc Bellaiche assure que le ré- seau a été résilient, surtout depuis le troisième confinement, avec un bond de 30% comparé à l'an dernier. Mais les ventes de l'été, entre juin et ao?t, restent en retrait de 16% par rapport à 2019.
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