Les effets cancérogènes des faibles doses de radiations ionisantes : toujours des interrogations

摘要

Ily a maintenant plus d'un siècle, la découverte des radiations ionisantes annon?ait une des plus grandes révolutions que la médecine a connues. La radiologie et peu après la radiothérapie étaient nées et elles se sont rapidement développées. Pourtant, s'il est vite devenu évident que l'on pouvait guérir des cancers par les radiations ionisantes, il n'a pas fallu beaucoup de décennies pour s'apercevoir que ces mêmes radiations ionisantes pouvaient aussi générer de nouveaux cancers [1]. La surveillance des survivants des explosions atomiques de Hiroshima et de Nagasaki a permis de quantifier le risque par rapport à une population non exposée de voir se développer un cancer radio-induit en fonction de la dose absorbée, un excès de risque étant significatif au-delà d'environ 100 mSV (approximativement 0,1 Gy). Cette relation dose-effet mérite cependant des commentaires. Tout d'abord, il s'agissait d'une exposition aigu? (ou subaigu? si on prend en compte les retombées radioactives), alors qu'en médecine, l'irradiation est étalée dans le temps, donc moins toxique. Ensuite, la population comprenait beaucoup de femmes et d'enfants (les hommes étant partis au front), que l’on sait plus exposés au risque. Ceci fait que le risque de cancer peut être estimé plus élevé que dans le cas de l'utilisation médicale des radiations ionisantes et donc la relation dose-effet non directement extrapolable. Enfin, l'effet carcinogène n'a pas été mis en évidence en dessous d'environ 100 mSv. L'effet des plus faibles doses, qui n'était donc pas démontré dans cette étude, a alors suscité beaucoup de débats contradictoires, souvent des effets d’annonce dans les médias qui n’améliorent pas la lisibilité de la problématique. Cette publication a pour objet d’appréhender la complexité des phénomènes spécifiques aux faibles doses dans leur globalité, en confrontant les données biologiques récentes aux données épidémiologiques.