LE CHIFFRE DU MOIS 5, 20, 100

摘要

Jadis banni de la psyché collective, l'accident nucléaire est finalement devenu envisageable après Tchernobyl, en 1986, et Fukushima, en 2011. La question est officiellement posée et des propositions émergent, au niveau européen, à lire sur le site de l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) : « l'évacuation des populations devrait être préparée jusqu'à 5 km autour des centrales nucléaires, et la mise à l'abri et l'ingestion de comprimés d'iode stable jusqu'à 20 km ». Par ailleurs, « une stratégie globale devrait être définie pour être capable d'étendre, si nécessaire, l'évacuation jusqu'à 20 km et la mise à l'abri et l'ingestion de comprimés d'iode stable jusqu'à 100 km ». En France, selon la « doctrine post-accidentelle » préconisée par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), trois zones sont envisagées : la première, dite de périmètre d'éloignement, devra être évacuée, en raison de la présence de radiations létales ou trop menaçantes pour la santé. Une évacuation qui devrait différer selon la « cinétique » de l'accident. Si les rejets risquent d'avoir lieu dans les six heures, des mesures de protection immédiates devront être prises « sur 2 km autour de la centrale » - en commençant par un confinement dans les habitations afin d'éviter d'évacuer sous le panache radioactif. Mais pour des rejets entre un et deux jours après le début de la crise, on évacuera le plus vite possible et jusqu'à... 10 km. Difficile ensuite de dire jusqu'où s'étendront la zone de « protection des populations » (on peut y vivre mais pas consommer les denrées), puis de « surveillance du territoire ». Belle querelle de chiffres en perspective.