À l'affût des vibrations cosmiques

摘要

Une folle rumeur enfle depuis deux mois : cent ans après qu'Einstein a fait connaître sa théorie de la relativité, l'une de ses prédictions - la seule qui n'a pas encore été observée - serait sur le point d'être vérifiée. Il s'agit des ondes gravitationnelles, l'une de ces vibrations de l'espace-temps issues de l'accélération d'une masse, un astre dense par exemple. L'onde aurait traversé la Terre, titillant au passage le détecteur Ligo situé aux États-Unis (lire l'encadré p. 43). Celui-ci aurait frémi, signe qu'il aurait pêché ce très gros poisson qui avait jusqu'alors échappé aux filets de tous les détecteurs terrestres. Pour l'heure, pas de confirmation officielle mais son évocation par la revue Nature a suffi à créer l'émoi parmi les astrophysiciens. C'est dans ce contexte fébrile que le satellite Lisa Pathfinder de l'ESA (Agence spatiale européenne) a été lancé avec succès le 3 décembre dernier. Son objectif est de servir de « démonstrateur technique » à ce qui s'annonce comme l'un des projets les plus ambitieux de l'humanité pour comprendre le cosmos : envoyer dans l'espace, en 2034, un gigantesque satellite baptisé e-Lisa (evolution-Lisa) pour « écouter » les ondes gravitationnelles traversant l'Univers. E-Lisa sera en mesure d'ouvrir l'ère d'une nouvelle astronomie fondée sur l'ex- ploitation de ces ondes, alors que l'ensemble des observatoires astronomiques utilisent à ce jour la lumière pour sonder les profondeurs de l'Univers. Ce messager différent permettra de dresser un portrait totalement inédit du cosmos.