L'art délicat de la modélisation numérique

摘要

Dès le lendemain de l'incendie, Sciences et Avenir, suivi par d'autres médias, citait le modèle 3D de Notre-Dame de Paris réalisé en 2013 par Andrew Talion comme une aide précieuse en vue de la reconstruction. Pas si simple... « Andrew Talion était historien de l'art, il a eu une approche architecturale, cherchant à comprendre comment les ensembles étaient montés, remarque Bertrand Chazaly, responsable numérisation 3D chez Fugro France. Dans la "forêt" [la charpente], il n'a positionné son scan laser qu'à un seul endroit et numérisé à 360° » Life 3D ou Art Graphique et Patrimoine (AGP) ont réalisé des nuages de points beaucoup plus denses et utiles sur cette charpente. AGP a assemblé récemment ces données datant de 2015 pour réaliser un parcours en caméra virtuelle entre les poutres. « Cela peut permettre d'intervenir sur la structure actuelle, en confrontant les données avant/après », estime Chiara Cristarella Orestano, responsable de la communication d'AGP. La résolution d'un scan laser est en effet lié à son usage, sachant qu'elle sera satisfaisante dans un rayon de cinq ou six mètres. « Un scanner numérise aujourd'hui un million de points par seconde, continue Bertrand Chazaly. Mais la finesse du nuage descend difficilement en dessous de tranches de deux millimètres. » La photogrammétrie peut pallier ce problème mais cela devient compliqué à l'échelle de tout un monument. Le sol et les parties hautes d'un édifice posent des problèmes de points de fuite provoquant une perte de densité. La solution? Opérer par « sauts de puce » et compléter les relevés par drone. Reste la question des points de vue inaccessibles. Il est parfois nécessaire de démonter un bâtiment, pour scanner ce qui est masqué. Mais à Notre-Dame, pour la partie de la charpente qui supportait les tuiles, il est trop tard...