Le climat change, pas le tourisme

摘要

Payer très cher pour naviguer dans le Grand Nord, admirer le défilé des icebergs, prendre des «selfies» scintillants, puis filer acheter un morceau de cette glace en guise de souvenir. Délirant? Pure réalité. Car le tourisme de masse ne plie pas face au changement climatique. Images à l'appui, le lauréat de l'édition 2018 du prix Photo-Fondation Yves Rocher dont Sciences et Avenir est partenaire, Marco Zorzanello, en témoigne d'un regard où l'analyse se teinte d'ironie. Cette récompense lui a permis de creuser le sillon d'un projet démarré en 2015 dont «Iceberg souvenir» est le troisième volet. Alors qu'en avril, une étude* montre une accélération fulgurante de la fonte des glaces au Groenland et qu'un rapport canadien fait état d'une hausse des températures de 2,3°C près du cercle Arctique par rapport aux moyennes de 1948, le photographe constate que les agences de tourisme s'adaptent pour que les vacanciers s'y retrouvent. De même que dans les Dolomites italiennes les skieurs bénéficient de neige artificielle quasiment toute la saison, ou que sur les rives de la mer Morte, en Israël, on décale les infrastructures du littoral pour pallier la baisse du niveau des eaux. Tout changer pour que rien ne change? Un choix coûteux pour la planète.