Disposer de ressources naturelles abondantes est en principe une bénédiction pour les humains, car toute société, qu'elle en soit consciente ou non, en a besoin pour vivre. De nombreuses civilisations ont organisé l'accès à ces richesses - l'eau, la terre, le gibier, le poisson... - ou leur répartition d'une façon plus ou moins égalitaire ou inégalitaire, en recourant à des procédures bien plus variées que l'alternative moderne entre la propriété publique et la propriété privée. Néanmoins, la présence de gisements fossiles ou minéraux a souvent provoqué des conflits d'appropriation meurtriers, sous-tendus par des logiques d'accaparement plutôt que de partage (comme dans de nombreux pays disposant de telles ressources). En sera-t-il de même pour les processus vivants, dont la raréfaction désormais manifeste alimenterait ainsi non plus une relative équité locale en matière d'accès (correspondant à leur répartition sur le globe), mais au contraire de nouvelles inégalités sociales à grande échelle?
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