Virage stylistique, apport financier, Bill Tornade, la marque de mode masculine française, veut repartir de l'avant. Bousculée par une concurrence apparue ces dernières années et jouant sur le même terrain qu'elle - un style jeune et rock -, la marque a décidé de ne pas se laisser distancer par les «machines à broyer les marques», selon les termes de José Ronez, le fondateur de Bill Tornade avec son frère Francis. Il possède le recul nécessaire pour juger de l'évolution de la mode masculine. Quand Bill Tornade est né, en 1977, la concurrence n'existait pas encore. Le style «branché» (comme on disait à l'époque) de la marque avait plu tout de suite. Bill Tornade - qui tire son nom d'un héros de bande dessinée belge - connaît alors une success-story qui va durer plusieurs années. L'arrivée et la multiplication de marques masculines positionnées sur le même créneau va changer la donne. «En 2008, des Kooples et des Sandro nous ont clairement affrontés en s'installant de chaque côté de nos boutiques et en ouvrant des magasins à tour de bras», indique José Ronez. La crise aux Etats-Unis à la même époque pénalise aussi la croissance de la marque, qui réalise des scores plutôt bons outre-Atlantique, notamment avec la collection femme, qui, du coup, est arrêtée pour surmonter la baisse de consommation. Le chiffre d'affaires dévisse. «Il fallait changer, se différencier», résume José Ronez, qui désormais souhaite davantage se positionner face à des Apc, Acné ou Ami.
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